Un merle a sifflé tout son chant
De son beau torse en montgolfière
Montant en neige son atmosphère
De roucoulants battements d’ailes
Vidant ses poumons d’une chanson
Une comptine en hymne inné
Au bec qui en veut toujours d’autres
Pour ne jamais le voir cloué
Ses griffes bien ancrées à ses serres
Ses serres bétonnées à l’écorce
Parfait équilibre de liberté
Le vœu de son air
Ses plumes connectées à ses veines
En fraise toison fraîche
Vibrant tout son cœur en sirène
Comme les spasmes de l’orgasme
C’est la mélodie d’un séisme
Le schisme d’une symphonie
Entre un chef d’œuvre et un cri
La ritournelle du merle
C’est un merle qui siffle tout son sang
Dans une pleine tache de plumes
Si seulement elle en ressent l’écho
Son corps vibrera beau
Qu’elle soit douce ou amère
Ces sons l’enjôleront
Elle aura capté ses baisers
À distance
Des caresses saisies au vol
Poésies de gazouillis
Vers la femme flamme
Un chant d’espoirs
Ses ailes ouvertes en portail
Sa voix résonnant carillon
Il s’offre à tous vents pour celle
Pour qui s’est teinté son poitrail
Le Merle pur-sang
© photo Nathalie Tremblay