La plaine est raclée comme pour s’ancrer les sabots
Terres et semelles se mélangent en poussières
Genoux fébriles, ces ressorts trop las de patience
Dites-moi pourquoi l’empressement de creuser le repos?
Toutes ces croix dans nos ombres
Les meurtriers instruments fixés à la colle des paumes
Certitude d’un métal qui sépare du trépas
La hantise soudée, seul danger, ces pas qui trébuchent
Cette foi en l’objet, c’est l’humain qu’on redoute
La crainte de l’aléatoire destin
Le silence, les cheveux pleurent déjà sur les fronts
Plus un mot, l’attente du cri, la détente
S’éternise le moment de la crise du crâne
Nul recul au visage, le départ impensable
Le déclic qui gèle l’âme
Pèse sur nous la voix sonnant la charge
Claironnant spectateur ayant vote sur nos spectres
Le terrain se tabasse du terrible troupeau
La course du prix nullement mérité
Le poing levé en bouclier
On défie l’heure de vie d’une peau pare-balle
Poussant vers l’avant toutes nos peurs en criant
Mais l’écho qui revient, vrombissement orageux
S’élançant vers le tonnerre et vers les cieux
L’enclavement des œillères
Que des mains qu’on projette sur les sources écarlates
Comme un voile pour cacher l’étendue des dégâts
Comme un baume de tiédeur pour repousser l’hiver
Comme un souhait qu’on émet sans y croire pour autant
Et l’étang qui s’étend
Ces iris qu’on rencontre, des soleils qui s’éteignent
Ils s’imprègnent sur nos âmes au carbone
Ces regrets qu’ils émettent qui se buttent à des sourds
Déjà vu, déjà lu, entendu, m’entends-tu?
Des lèvres qui sifflent le vent
Y a-t-il autre chose que la charge des fauves?
Jamais vu une reine dans l’arène
Ceux qui mènent le combat ne sont pas ceux qu’on croit
Nulle larme déposée en offrande aux déchus
Seules ces ombres de nos croix…
Partagez :